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LE SOUVENIR DU LENDEMAIN

Fabien Verschaere

Du 27 juin au 8 septembre 2018

 

 

"C'est une idée intemporelle que de vouloir être témoin de son époque.

 

Seul l'onirisme est essentiel pour garder une réelle mémoire du temps qui passe.

Rien de nouveau sous le soleil. Seule l'écriture (le dessin) est une distorsion, elle rend unique le temps qui passe.

Ici les personnages existent, sans contextualisation, seule ma main les réinvente.

C'est une fausse réunion carnavalesque où le masque devient une identité, sans histoire réécrite, juste une envie d'être vrai comme un feu qui ne s'éteint jamais."

Fabien Verschaere

 

 

 

 

A l’origine du travail de Fabien Verschaere, il y a la nécessité vitale  de raconter des histoires. Assez spontanément, l’enfant qu’il est alors se tourne vers la bande dessinée et commence à développer toute une série de personnages, de petits héros avec lesquels il peut s’évader. On trouve ici en germe tout ce qui caractérisera le travail de l’artiste à venir, qu’il construit d’abord aux Beaux-Arts de Paris dans les ateliers de Giuseppe Penone et Jean-Marc Bustamante. Le dessin, toujours, est présent. Il se manifeste comme la traduction immédiate d’une idée, d’une pensée, d’un affect, et sert de point de départ à la réalisation de performances ou d’installations.

 

Puisqu’il est une écriture automatique, le dessin chez Fabien Verschaere  se manifeste à travers un glossaire de formes et de personnages sans cesse revisités et retravaillés comme l’étaient les personnages de ses premières aquarelles. Se côtoient ici squelettes menaçants ou vanités joyeuses, clowns grimaçants ou anges diaboliques, princesses travesties ou boxeurs déterminés et il n’est pas rare de trouver l’autoportrait de l’artiste derrière chacun d’entre eux. Ces personnages viennent-ils d’un rêve ou d’un cauchemar ? Se sont-ils échappés d’un conte de fées ou au contraire, de notre quotidien ? Cela nous importe en réalité peu, puisqu’ensemble ils forment cet univers ludique, étrange et merveilleux par lequel nous nous laissons absorber.

 

Grâce à une ligne continue formant un riche magma de formes, Verschaere créé un espace chargé, saturé et grouillant de détails sans jamais oublier la composition globale, qui tend de plus en plus à se contenir elle-même dans une forme unique. Cette image, d’apparence close, semble s’auto-générer et n’est donc pas à l’abri de s’accroître encore de manière incontrôlée. Ainsi naît un agencement contemporain, comme un arc tendu vers le passé pour construire une mythologie actuelle.

 

La pratique légère qu’est le dessin permet à l’artiste de parler de tout, de dépeindre toute pulsion à travers le vocabulaire d’un imaginaire enfantin. Mais attention, cette joyeuse mascarade n’est jamais très éloignée d’une catastrophe…

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