Julie Polidoro est une artiste franco-italienne, qui vit et travaille entre Rome et Paris.

Son travail a été exposé au sein de nombreuses institutions privées et publiques en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Asie.

 

Diplômée à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1996, sous la direction d’Alfred Pacquement, elle est lauréate d’une bourse d’études au Hunter College de New York en 1994 et d’une bourse UNESCO à Hong Kong en 2000.

 

La principale recherche picturale de Julie Polidoro se base sur le questionnement de l’espace cartographique dans la représentation du monde. Son approche vise à donner une nouvelle perspective à ce qui est habituellement sous nos yeux, en particulier la carte politique mondiale. Elle se penche sur la place de chaque individu par rapport aux autres, explorant les frontières entre le visible et l'imaginaire, que ce soit à travers une cartographie, un paysage ou un réfrigérateur. L'objectif est de créer de nouvelles associations, de multiplier les points de vue et de déplacer la perception de chacun.

 

Julie Polidoro utilise des pigments en poudre, appliqués aussi bien sur les murs que sur le sol, afin de sentir son corps littéralement dans le support de la peinture et pouvoir y travailler en même temps, des quatre côtés. Elle développe un langage chromatique qui lui est propre et qui s’active dans la lenteur du geste.

 

Depuis ses débuts, l'espace vide, dépourvu d'information visuelle, est un élément essentiel de sa pratique artistique. Elle choisit de laisser une partie du support sans matière picturale, ou parfois en s'abstenant de toute intervention pour laisser le support vierge. Cela crée un dialogue avec l'absence. L’absence, le vide, peut être également généré par le découpage, le pliage du support papier, de la toile de lin, du feutre, de la toile de jute ou de la feuille de métal.

 

« Ma maison n'est ni un mur, ni un plancher, ni un toit, mais plutôt le vide entre les choses, car c'est là que je vis ». _Lao-Tse

 

Dans toutes ses séries, Julie Polidoro demeure fidèle à son style distinctif tout en explorant des thèmes variés, suscitant ainsi une réflexion profonde sur la politique, la subjectivité et la perception visuelle.

 

Récemment, son exposition « L’air que je respire n’a pas de bords » présentée d’abord à la galerie Valérie Delaunay (en février 2023) a été présentée enrichie de quelques œuvres à Rome au Palazzo delle Esposizioni sous le titre « Social distance ».

 

A partir d’images collectées sur le web, Julie Polidoro explore, au cours de ces deux expositions, les thèmes de la migration humaine et du réchauffement climatique à travers des concepts tels que l’espace et le vide.

Giuseppe Armogida, dans une déclaration significative, met en lumière la distinction entre les images « saturées » et « uniformisées » diffusées par le web, cherchant principalement à transmettre de l'information, et les œuvres de Polidoro, caractérisées comme étant « insaturées », « incomplètes », instables, et générant une contre-narration. Ces créations sont ainsi décrites comme de véritables actes de résistance artistique.