RETROSPECTIVE III
Corine Borgnet
Exposition du 6 au 20 mars 2021
Vernissage le samedi 6 mars 2021
Aristocratie, 2016, aquarelle sur jesmonite, poutre, H 180 cm
Aristocratie, 2016, aquarelle sur jesmonite, poutre, H 180 cm
Pour la troisième rétrospective, nous sommes heureux d’accueillir à la galerie du 6 au 20 mars 2021, le travail de Corine Borgnet.
Corine Borgnet est une artiste plasticienne dont l’œuvre est protéiforme, utilisant des médiums divers et variés comme la sculpture, le dessin, la vidéo ou encore la photographie performée. Elle puise autant sa symbolique dans une iconographie empruntée à la grande histoire que dans des modes d’expression plus populaires comme le tatouage, les contes et mythologies. Elle refuse de s’enfermer dans une forme reconnaissable et c’est pourquoi la singularité de son œuvre se déploie au fil du temps, tout en résidant dans la pluralité de ses réflexions esthétiques.
Sa pratique artistique se fonde sur des thèmes philosophiques et existentiels tels que la résilience, la fragilité, l’abandon mais aussi la condition humaine.
Corine Borgnet déroule son questionnement sur la fragilité de nos existences au travers de son travail de récupération de matériaux de peu de valeur que sont les os, les post-its griffonnés ou encore la cire de cierges consumés. En magnifiant ces objets laissés-pour-compte, elle parvient à leur redonner une dignité. Comme l’artiste l’affirme : « J’aime bien les matériaux peu nobles, je travaille avec des déchets. La vie après la mort… je conjure le sort, je ne me laisse pas faire ».
Corine Borgnet s’amuse également de la bourgeoisie. En utilisant les motifs de la toile de Jouy ou encore du pied de poule, elle montre du doigt les codes de cette classe sociale facilement identifiable. La vanité qui déforme parfois ces motifs symbolise celle des individus se considérant comme privilégiés du fait de leur statut. En vérité, l’artiste révèle l’absurdité d’une telle perception puisque l’existence est toujours et, pour tous, caractérisée par une limite temporelle inexorable.
Son travail révèle donc une pensée pragmatique selon laquelle on ne peut compter sur une quelconque divinité pour donner un sens à nos vies. De ce constat, l’artiste parvient à en extraire une force, une vitalité qui parcourt l’ensemble de ses œuvres. En effet, c’est par l’art qu’elle puise la magie, démontrant que la beauté et la poésie peuvent animer toutes choses. Elle choisit alors de contester les contraintes, autant techniques qu’esthétiques et de se laisser guider par ses intuitions pour trouver le médium le plus approprié à ses inspirations : Post-it, résine, jesmonite (dont la composition est proche de celle des os), os de volailles et de petits animaux, papillon, objet de récupération, cire, fusain, peinture…
L’idée est première dans le processus créatif de Corine Borgnet et c’est ainsi que son savoir-faire et son ingéniosité créent, chaque fois, l’étonnement.